~ TOPIC COMMUN N°1

(topic commun)
tale as old as time
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Être mythique et effrayant pour les hommes, les Merrows sont redoutés par des humains lorsqu'ils partaient en mer. Ils leurraient ces derniers pour ensuite les dévorer, provoquant la peur. Si aujourd'hui, on sait que c'était simplement des naufrages du à la mauvaise qualité des matériaux, à l'époque, les Merrow étaient désignés pour responsable. Et ce, même s'il n'y avait aucune preuve de leur existence. Pour se protéger des Merrow, les habitants commencèrent à envoyer des Galway Hooker, remplis des objets de défunts qu'ils brûlèrent. Selon les écrits, cela protéger les habitants et constituait une offrande aux Merrow en échange de la sécurité pour les "nourrir" avec l'âme des morts au lieu des vivants. Si au fil du temps, la signification a perdu de son sens, cela reste une tradition importante à Crosshaven. Que cela soit par obligation ou bien par habitude, ou tout simplement se retrouver en famille, le brûle-bateau reste un événement important. Tout d'abord, les habitants peuvent décider ou non de placer des objets de proche dans le bateau et le maire ordonne ensuite de brûler les bateaux. Ensuite, il y a une sorte de petite fête donnée, semblable à une fête foraine où il est possible de faire de nombreux jeux ou bien simplement s'acheter de quoi manger.

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Voici le premier topic commun du forum auquel il est encouragé de répondre. N'hésitez pas à prendre les devant, c'est la parfaite occasion de vous créez des liens avec des membres, avec qui vous n'avez pas forcément imaginer avoir un lien ou d'idée de lien. Veuillez privilégier des réponses courtes, à hauteur de l'avatar, pour faire avancer l'action.

Les traditions n'avaient jamais été une des choses que Caera préférait de l'Irlande. Il y avait les légendes, la musique, les paysages plus beaux les uns que les autres. Mais les traditions n'avaient pourtant jamais été sa tasse de thé. Malgré ça, vêtue le plus simplement du monde, elle s'était rendu à la petite fête organisée ce jour-là. Ils allaient envoyer des hookers en mer, remplis d'objets de leurs proches, la plupart ayant disparus. La rouquine avait la chance de n'avoir perdu personne de proche, dans sa vie, mais elle trouvait que ce genre de petite fête était tout simplement l'endroit parfait pour déprimer. Et elle savait aussi qu'elle n'avait pas besoin de ce genre de fête pour avoir un coup de cafard. Un thé à emporter à la main et un vieux livre dans son sac, elle alla se caler non loin de là, regardant les premiers arrivant préparer les bateaux qui allaient être sacrifiés. Au fond, elle pouvait comprendre cet attachement aux traditions. L'Irlande était peut-être le seul pays avec des traditions si anciennes, que personne ne jugeaient. C'était beau.

La soirée du brûle-bateau. Tradition de Crossheaven qui revient tous les ans, toujours à la même date pour une soirée qui se déroule toujours de la même manière. Ce n’était pas une soirée facile pour toi, elle te rappelait la perte de ta mère, disparue depuis quinze ans cette année. Mais ta mère avait adoré cette tradition de cette Irlande qu’elle découvrait alors tu ne pouvais pas ne pas venir. Et puis de nombreuses associations seraient présentes sur place pour vendre pâtisseries ou petits objets pour continuer à survivre. C’est donc avec deux gâteaux dans les mains que tu arrivais sur les lieux de la célébration. Tu ne tardais pas à aller les déposer sur le stand, promettant de venir relayer un bénévole un peu plus tard dans la soirée. Tu te balades, sans but en réfléchissant. Ton regard quitte rarement l’eau, une eau si tranquille alors que tu as l’impression qu’un tsunami est prêt à venir décimer ta vie à tout moment. Oui, ce calme sonne comme un moment bien trop calme avant une tempête certaine. Sans le vouloir tu soupires. Et puis ton regard se pose sur une jeune rousse à l’écart. Ton côté maternel que tu essayes de réfreiner ne peut s’empêcher de ressortir. Tu passes acheter deux morceaux de gâteau au chocolat avant de te diriger vers elle. Pour toi, cette tradition est faite pour partager un moment avec des gens, faire de nouvelles rencontres aussi. Arrivée devant la jeune rousse tu te sens un peu bête mais dans certaines situations tu retrouves un peu de ton courage perdu. « Bonsoir. Je vous ai vu toute seule et je trouve cela bien dommage. » Dis-tu en haussant les épaules avant d’ajouter : « Vous aimez le gâteau au chocolat ? » Lui demandas-tu en lui tendant une part de gâteau. « Je m’appelle Victoria, désolé, j’aurais peut-être dû commencer par là. » Ridicule, tu étais ridicule mais au moins tu avais tenté.

tu t'presses, sur tes talons hauts, pour ne pas arriver trop en retard. t'as bossé comme une acharnée, la seule joie que tu peux tirer de cette foutue journée c'est de voir un truc cramer sous tes yeux et profiter pour manger à l’œil. si t'arrives après, c'est du gâchis. à l'époque, c'était l'occasion idéale pour filer entre les doigts de tes vieux pour boire une bière ou pour fuir faire des trucs débiles, forcément ça fait remonter un tas d'bons souvenirs. tu te surprends même à sourire doucement tout en marchant vers ta destination. d'un geste, tu t'enfumes les poumons, devenue totalement accro à cette merde. qui peut te juger ? il y a encore des gens qui jettent des objets appartenant à leurs exs pour les faire cramer, chacun son truc. arrivée à l'endroit idéal, tu te cales contre un gros caillou, un truc sorti de tu ne sais où qui est planté là à attendre que quelque chose se passe. toi tu perds ton regard dans l'horizon.

En toute bonne irlandaise qui se respecte, j'étais très attachée aux coutumes de mon pays. La soirée de brûle-bateau en faisait partie. Toutefois, ce serait la première que je faisais à Crosshaven. Je décidais d'y aller seule, car je ne connaissais que peu de personnes pour l'instant. Je m'y rendis à pied, habitant non loin de là. Le vent était un peu frais aujourd'hui, alors j'avais quand même mis une veste sur mes épaules, au dessus de ma robe patineuse corail. Je m'avançais vers le bateau qui allait être embrasé un peu plus tard. J'y jetais une enveloppe. Cette dernière contenait la dernière photo de mariage que j'avais en ma possession. Cillian me trottait encore dans la tête. Je ne regrettais pas notre mariage, car nous avons été heureux à un moment. Mais voilà, il en était tout autrement aujourd'hui.

Après avoir jeté ma missive, je partis vers un des stands pour me prendre un verre de vin rouge. J'en bus une grande gorgée, et je me sentis mieux en un instant.

Tu te glisses dans la masse, tu cherches à avancer un peu plus vite. Pas que tu sois pressée, mais t'aimes pas perdre ton temps à attendre que ça bouge tout seul. T'arrives à doubler plusieurs personnes. Trop de monde au même endroit. Tu soupires quand t'arrives enfin à t'extirper du groupe qui vient de se former autour du bateau. Tu jettes un rapide coup d’œil en sa direction. Toi, ça te fait doucement rire tout ça. Quand t'étais gamine, t'y croyais encore. Tu t'amusais à jeter des objets que ta mère t'avais envoyé. Maintenant, tu sais très bien que ça changera rien à la rancœur que t'as contre elle. Partout autour de toi, c'est l'euphorie. Putain, tu tuerais pour une bière. Ta main, elle se glisse dans ta poche pour venir serrer le jeton entre tes doigts. Six mois. Tu vas pas foutre en l'air six mois de sobriété. Encore une fois, tu soupires. Tu détournes le regard. Tes yeux, ils se posent sur une nana un peu plus loin, la clope au bec. Au moins, ça te donnera pas envie de picoler. T'inspires, puis tu viens la rejoindre contre son caillou. « J'peux te piquer une latte ? » Tu la tutoies, tu t'en fous. Quand t'es plus au boulot, tu fais plus gaffe.

Tu ne t'y connais pas beaucoup en ses événements, ses traditions. Tu habites ici peut-être depuis déjà douze-ans, tu ne te sens pas comme chez toi, il est vrai aussi que parfois tu ne comprends pas. Jamais tu ne voudrais mettre un objet précieux dans l'une de ses embarcations. Non, puis de toute façon, tes parents lors de votre arrivée t'ont toujours garder a l'écart de ses choses. Ton père, tu l'entendais souvent dire que les gens de la ville étaient tous plus bizarres les uns que les autres, mais que néanmoins c'était un endroit agréable a vivre, peut-être est-ce pour ça qu'ils ne sont jamais repartit en France ou en Espagne ? Toi en tout cas,  tu t'en moques. Mais par respects des habitants et de leurs croyances, tu t'y rends. Non tu ne participeras pas, tu resteras en arrière en écoutant et tout en regardant, admirant. Puis ça te sort un peu, tu peux voir du monde ainsi. Toi qui ne sors que pour le boulot, tu peux enfin prendre un peu l'air. Alors que tu viens de fouler la terre des bateaux remplis de babioles en tout genre, tu restes à l'écart. Des stands sont installés, il s'agit bien là d'une animation pour les personnes d'ici, une genre de fête, ou de célébration. Tu ne sais pas trop, mais tu ne veux pas t'en mêler. Regardant alors que tu restes à l'arrière, plusieurs personnes sont regroupés ici et là, certains semblent heureux, d'autres tristes. Une expression neutre, après une dizaine de minutes à observer, tu t'enfonces au prêt des marchands afin de te prendre un verre, une simple limonade. L'alcool tu dis non, puis allumant une cigarette, laissant le tabac glisser agilement dans tes poumons, inspirant cette chose mauvaise, ta main vient serrer le pendentif de loup autour de ton cou. Tu penses, tu es dans les nuages, mais ça te fait un bien fou.

Naomi avait toujours suivit les traditions de la ville, pour le plaisir mais aussi parce qu'elles les fascinaient. La jeune femme avait toujours adoré s'y rendre pour passer un moment en famille. Cependant, cette année, c'était spéciale. Naomi avait son propre stand où elle servait les boissons et à manger, une vrai réussite pour la belle, bien que c'était exténuant. La jeune femme soupira, et prit une pause, laissant son employé prendre les rennes, un verre à la main. Une jeune brune est prêt du stand, une cigarette à la main. Naomi se met à ses côtés, les yeux rivés sur l'imposant curragh rempli de babiole. La rousse avait plus tôt, déposé une babiole ayant appartenu à son grand-père. La jeune Keough reporta son attention sur la brune. — Nerveuse à l'idée de faire brûler un objet important ? sourit la jeune femme. Je suis Naomi.

tu t'rends compte que t'es totalement perdue dans tes pensées quand tu vois le monde autour de toi tourner au ralenti. ton regard est un peu perdu dans l'horizon, les couleurs qui se dessine dans le ciel, qui se mélangent. tellement que tu ne prêtes guère attention aux gens autour de toi. pourtant t'es presque sûre qu'un keough pointera le bout de son nez, c'est obligé, vous avez passé tellement de temps ici. tu t'fais tirer de tes vieux souvenirs de gosse par le voix d'une belle plante. ces vieilles traditions débiles sont faites pour apprendre à partager avec les autres, alors tu lui tends ta clope. fait toi plaisir. tu souris doucement, arquant un sourcil en posant ton regard sur la blonde. tu te décales même pour lui laisser quelques mètres de ce gros rocher planté là. t'en profites pour regarder autour de toi, ça s'est bien rempli. t'es là pour faire cramer des vieilles photos? des vieilles fringues? des caleçons de ton ex? demandes-tu curieusement. quitte à être deux paumées sur un pauvre caillou, autant en savoir plus sans tomber dans les clichés.

Caïn adorait les traditions. Pour lui, c'était quelque chose de très important. L'avocat adorait surtout les traditions Irlandaises. Caïn avait donc entendu parler de cette soirée organisée par Crosshaven. Le brûle-bateau était une tradition très bien connue dans la ville Irlandaise. Les gens devaient apporter quelque chose, afin de le faire brûler. Un souvenir du passé, un truc dans le genre. Caïn savait très bien ce qu'il allait faire brûler. Il y a deux semaines, il avait reçu une lettre de sa mère. Il ne l'avait jamais ouverte et il ne voulait pas l'ouvrir. Il allait en parler avec ses soeurs et son frère, bien évidemment. Par contre, il savait que, lorsqu'il s'agissait d'Ailìs et de Caitie, c'était plus compliqué d'en parler. Vêtu d'un jean noir et d'un chandail à manches courtes blanc, Caïn arriva au lieu où il y avait le bateau. Il se promenait entre les gens, à la recherche de sa famille. Il entendit alors la voir d'Ailìs. Il sursauta légèrement, se retournant vers elle. « Salut toi! Non, je ne suis pas déçu. » Caïn adorait sa famille. « Oh, c'est super! » Caïn enlaça sa soeur dans ses bras, lorsqu'il entendit une autre voix familière. « Je suis le plus chanceux moi. » Il sourit grandement et prit sa petite sœur dans ses bras. Caïn regarda ensuite les deux femmes dans les yeux, prenant son courage à deux mains. « Je sais ce que je vais faire brûler. »

T'acceptes la clope avec un sourire avant de la caler entre tes lèvres. T'as pas l'habitude de fumer, seulement quelques fois en soirée. Tout ça pour t'éviter de faire couler de l'alcool dans ta gorge. T'inspires, tu laisses la fumée descendre jusque dans tes poumons. Tu sais très bien que c'est mauvais, mais avec ton foie déjà démoli, t'es plus à ça près. Y'a un ricanement qui passe tes lèvres à la remarque de la blonde. « J'ai pas le temps pour ses conneries. » que tu réponds. Tu te décales un peu pour te coller toi aussi à l'énorme pierre. Tu laisses ton regard vaguer sur les visages aux alentours. Y'en a pas mal de familier, mais t'as pas envie de jouer à la personne sociable. Pas maintenant. « Et toi ? T'as quelqu'un à maudire ? » Tu rigoles légèrement. Tu sais très bien que c'est pas le but de toute cette célébration, mais toi et les traditions, ça fait deux.

Ça doit faire trop de temps qu'elle est occupée à gober ces sucreries immondes, à fixer les passants, son sac plaquée contre elle. Elle fait la moue Eve, pas certaine d'avoir quelque chose à faire ici. Pourtant, un poids se fait sentir au fond de sa poche et elle est certaine que les autres la traiteraient de maso d'être ici, comme une folle qui se morfond sur ses crimes. Ce soir ses mains sont blanches alors que quelques jours auparavant, elles étaient d'un rouge clair, brillant. Et la nausée remonte. Elle n'a plus faim. Jetant son paquet de bonbons, elle se dirige vers le bar, pas certaine que l'ivresse l'aide vraiment mais … peut-être. Le temps d'un sourire pour le barman « Une harp. » pas de bonsoir ni merci, elle a oublié d'être aimable le temps d'un instant et lâche un « S'il vous plait. » d'un air ennuyé face au regard agacé du barman. Et une blonde (India) est déjà là, elle capte son regard qui observe les autres comme elle devait elle-même le faire auparavant. Alors elle sourit Eve, incertaine de son choix d'adresser la parole à quelqu'un mais ce n'est pas grave ce soir. « Ça t'fait peur ? Ce genre de fête ? » qu'elle demande, se débarrasser du vouvoiement, jamais été très à l'aise avec les politesses de toute façon.

Il trouve ça d'un ridicule monstrueux. Tous ces gens qui abandonnent des objets, des vêtements, des porte-bonheur ou des objets encore plus farfelus sur un bateau. Un simple bateau. Qui va couleur au fond de l'océan parce qu'on aura mis le feu à tout. Il ne comprend pas.

Peut-être parce qu'il n'a rien à laisser sur ces bateaux, lui.

Dans sa poche, il serre le porte-clé. Puis, le découvrant à la lumière vacillante, il observe les reflets des illuminations sur la petite licorne bariolée, abîmée par le temps et les épreuves. C'est la seule chose qu'il a. Une chose qu'il ne laisserait jamais sur un maudit bateau, pour contredire de vieilles légendes. Il n'a jamais été un friand des contes. Il n'a jamais vraiment été un enfant.
D'ailleurs, c'est la première fois qu'il vient, en deux ans qu'il vit ici. Il sait pas trop pourquoi il est venu, ce soir, le Willàn. Le vent est un peu frais, il se plonge dans la foule. Il n'aime pas la foule, mais ce soir, elle le réchauffe un peu. L'air renfrogné, il décide de prendre un verre au bar pour se détendre. Rapidement, au bout de quelques gorgées, il laisse un sourire presque doux effleurer ses lèvres. Un sourire à double-tranchant. Les bribes d'une rencontre parviennent à ses oreilles, en tournant la tête, il s'aperçoit être tout près de deux jeunes femmes (India + Eve). « Bonsoir. » fait-il d'une politesse qu'on lui connait peu, avec un hochement de tête. Il s'immisce dans la conversation sans aucune gêne. « Je crois que ça fait peur à toute personne normale. »

Eve qui observe le profil de la blonde qui n'a pas de nom, pas encore mais elle n'a pas vraiment le temps d'entendre sa réponse qu'un « Bonsoir. » lui fait détourner la tête pour tomber sur des yeux bruns, un visage où ne brille aucun sourire ce soir. Mais Eve lui en offre un comme guise de réponse alors qu'il poursuit « Je crois que ça fait peur à toute personne normale. » et elle laisse tomber l'esquisse de joie de ses lèvres, incertaine. Elle jette un œil à la foule d'âmes en peine ou apaisées, peut-être, jetant divers objets sur le bateau comme pour exorciser leur mal. Et la clé au fond de la poche de son jean pèse plus qu'un boulet. Elle détourne le regard, attrapant la bière qu'on dépose devant elle avant d'hausser un sourcil, presque défiante « J'savais bien que j'avais rien de normal alors. » elle hausse les épaules, pas certaine de vouloir s'engager sur ce genre de discussion « Après tout, c'est rien qu'une fête pour les croyants. Si je ne le suis pas, y'a pas de quoi flipper. Pas vrai ? » elle les regarde l'un après l'autre puis ponctue sa phrase d'un autre sourire avant de tendre sa bière au brun, ne l'ayant pas touchée « Tiens, t'as l'air d'en avoir besoin. » puis un signe de la main au barman « Une autre. » puis elle revient à eux deux, à qui elle ne demandera pas leur nom car elle ne donnera pas non plus le sien « Vous êtes en ville depuis longtemps ? » autant s'aventurer sur des questions simples et garder ses propres secrets.

L'ambiance qui règne sur la plage est étrange, quelque chose de funèbre se dégage de l'endroit. Certaines personnes que j'imagine récemment endeuillées déposent leurs offrandes avec quelques sanglots, comme si se déliter de ces objets funèbres pouvait exorciser leur chagrin. Mon regard se perd sur les inconnus et leurs objets auxquels j'essaie de prêter une histoire comme un funeste jeu, faisant tourner le liquide ambré qui encombre encore mon verre alors qu'une jolie blonde m'interpelle. Je lui jette un regard, lui adresse un sourire poli et finalement, un troisième inconnu prend part à la discussion alors que je lui adresse à son tour un sourire contrit, prenant le temps d'analyser la situation pour donner une réponse cohérente. « C'est surtout étrange plus qu'angoissant comme ambiance, on se croirait à une immense veillée funéraire avec des inconnus. Enfin je crois. » Je fronce les sourcils et prends une gorgée de ma bière après avoir pris le soin de lever mon verre en direction de mes deux nouveaux compagnons de solitude. « Un peu moins de deux ans, mais c'est la première fois que je suis là au moment du brûle bateau. Et toi ? » Elle avait déjà fait abstraction du côté formel du vouvoiement à mon grand soulagement, alors autant poursuivre sur cette voie.

La clope au bec tu déambules parmi la foule à la recherche d’une tignasse connue, le festival de brûle-bateau immuable malgré le sablier du temps ça a quelque chose de rassurant, d’assez ridicule pour les non autochtones et de presque paisible pour les autres. Pour toi ça a un goût d’avant, ça te ramène à une époque plus simple dont t’as choisi de t’éloigner ces dernières années, t’y reviens d’un pas bruyant cherchant à renouer avec le passé. T’embrasse la tradition d’un rictus enfantin admettant qu’elle te sert d’excuse pour placer des parenthèses sur ce qui te dérange. Ce sont ces actes quotidiens qui remettent les choses en place. Ce besoin de se sentir humble, petite, nécessaire. De se raccrocher à des gestes millénaires. Apercevant sa silhouette au loin tu joues des coudes pour transpercer la mer de gens et parvenir jusqu’à Logan, te hissant sur son dos en le surprenant d’un bond maladroit. « Trouvé ! » t’exclames-tu fière de lui avoir mis la main dessus la première, t’as l’air d’une gamine de vingt-quatre ans un peu trop enthousiasmée par une tradition démodée mais tu t'en fiches complètement. « Et avec seulement vingt minutes de retard. Je fais des progrès n’est-ce pas ? » tu descends de ton perchoir en déposant une bise sur sa joue avant de baisser ton regard sur le vinyle « Tu renonces au rhythm and blues ? » tu fais celle qui ne sait pas. Qui ignore. Qui oublie. Tu figures que c’est ce qu’il veut ou bien est-ce toi ? T’as pas envie de gâcher ce moment éphémère en doutes alors tu t’appliques à tisser comme une araignée du ciel le fil qui relie les rêves à la réalité et dans ta toile t'embarque l'espoir absolu. Les mots s’échappent si vite pour combler des silences qui pourraient s’avérer gênants et tu te concentres si fort à éviter le sujet qu’il parasite férocement tes pensées. Tu te forces à essayer de regarder dans ses yeux, mais son incroyable bouche a kidnappé les tiens. Tu ne pensais pas qu'on puisse passer autant de temps à observer une bouche. Ton cerveau commande un sourire à tes souvenirs, mais le message a dû se perdre en route. « J'ai envie d'une pomme d'amour pas toi? » lui demandes-tu en te détournant vers un stand de sucreries.

Sûrement qu'elle aurait dû se taire, attendant une réponse de la part du brun à l'air aussi funèbre que les visages qui les entourent puis son attention revient sur la blonde qui répond enfin « C'est surtout étrange plus qu'angoissant comme ambiance, on se croirait à une immense veillée funéraire avec des inconnus. Enfin je crois. » et elle lâche un rire, bref, peut-être un peu déplacé dans l'ambiance ombrageuse. « T'as pas tort, pourtant j'pensais que c'était un événement fait pour apaiser les cœurs. » elle hausse les épaules, presque moqueuse. Pourtant elle sait qu'elle aussi a l'envie d'y jeter la clé, de laisser derrière elle le reste de ses mystères. Sa bière donnée à l'inconnu, elle s'empare hâtivement de celle que le barman pose brusquement devant elle, léger clin d’œil pour lui alors qu'elle lève son verre pour ses deux nouveaux compagnons de ce soir. Puis une question, l'envie de suivre une conversation normale qui n'amène pas trop de mensonges « Un peu moins de deux ans, mais c'est la première fois que je suis là au moment du brûle bateau. Et toi ? » Eve qui hoche lentement la tête, esquissant un léger sourire « Je vois. Hum … j'suis là depuis quelques mois, j'ai jamais participé à ce genre de fêtes. Mais vous avez l'air d'avoir de chouettes idées ici ! » qu'elle plaisante avant de tremper ses lèvres dans son verre. Puis elle se demande soudainement « Hum … Vous vous connaissez tous les deux ? J'ai pas interrompu un rendez vous ou quoi hein ? » elle oscille entre eux, pas vraiment certaine qu'ils soient plus que des connaissances mais elle se sait capable de s'être mit entre deux personnes, comme un peu trop souvent auparavant, s'étant trop souvent amuser à briser des relations.

Il observe les deux demoiselles. Elles sont plutôt jolies. Il n'est pas là pour ça, pourtant. Il n'est là pour rien, en fait. Ses yeux sombres naviguent de l'une à l'autre. Il écoute leurs réponses, il étudie leurs réactions, du clignement de cils au esquisses de sourires. Il hausse les épaules. Il ne partage pas leurs avis, mais il n'avait pas envie de rentrer dans des explications barbantes. Il n'a pas envie de parler de ça. Il n'a pas envie de parler de grand chose, et dieu sait donc ce qu'il est venu faire à s'incruster comme ça. Peut-être qu'on a tous besoin d'être social, en fin de compte.
Il ne sourit pas, mais son regard reste intense, celui du loup tâtant les proies, les évaluant. Sans agressivité aucune, pourtant. « Deux ans aussi pour moi. » répond-il simplement. Il attrape sa bière, la remercie d'un signe de tête poli, avant de lever son verre vers les deux lui aussi. Il trempe ses lèvres dedans, s'allume une clope hâtivement. Il se sent plus détendu. Comme si c'était une arme, un accessoire. « Non, on s'connait pas. » Elles non plus alors, visiblement. Il se met dos au bar pour se tourner entièrement vers elles, ses yeux passant d'un visage à un autre, sans arrêt, s'attardant parfois un peu trop. Un sourire clair vient illuminer son visage qui paraissait jusque là complètement fermé. « J'm'appelle Willàn, au passage. Mais on m'appelle Will. » Il les dévisage, attendant qu'elles se présentent à leur tour. Sa main droite occupée avec sa bière, la gauche vient ébouriffer un peu ses cheveux, sans doute un peu trop longs, sans doute un peu trop négligés. Mais il est comme ça, Will. Il n'accorde pas vraiment d'importance à grand chose et bien souvent, c'est ce qui plait. Avant qu'on le lui reproche.

la seule tradition que kali n'ai jamais eu, c'était le vendredi plateau-télé devant doctor who avec son frère, quand elle habitait encore londres. elle n'a jamais été adepte des fêtes traditionnelles, d'aussi loin qu'elle s'en souvienne, mais la curiosité l'a toujours poussée à venir à chacune d'entre elles depuis qu'elle est arrivée à crosshaven, et le boulot aussi. elle avait fait un article sur ce même événement l'année passée, et ne comptait pas en recommencer. juste souffler, regarder ce bateau partir en fumée en buvant une bière, et puis finir la nuit à contempler les étoiles. s'imaginer que la vie n'est rien de plus qu'un brasier, que tout est éphémère.
elle avait voulu commander une bière, mais la présence d'un visage trop familier à la chevelure blonde (india) qui se trouvait juste à côté de ce loup trop solitaire qu'est willàn l'en a empêchée. elle fronce les sourcils, ne peut s'empêcher de détourner le regard. elle détaille la jeune femme à leur côté (eve), et cette vision lui pince étrangement le cœur. elle serre les dents, tourne la tête, cherche une autre distraction. elle finit par sortir une cigarette de sa poche qu'elle allume rapidement, cherchant des yeux un endroit où se poser.